Communiqué de presse
Influence des entreprises

SAMSUNG visé par une plainte qui mettrait en lumière des violations des droits humains dans ses usines

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La nouvelle plainte de Sherpa et ActionAid – Peuples solidaires mettrait en lumière des violations des droits fondamentaux des travailleurs dans les usines du leader des smartphones, alors même que les français ont mis dans leurs paniers de Noël des produits SAMSUNG.

Sherpa et ActionAid France – Peuples solidaires enquêtent depuis 2012 sur ces violations, et déposent aujourd’hui une nouvelle plainte simple pour pratiques commerciales trompeuses devant le Tribunal de Grande Instance de Paris contre le géant de l’électronique, SAMSUNG ELECTRONICS FRANCE, filiale française, et SAMSUNG MONDE, la maison mère dont le siège social se trouve en Corée du Sud.

Les éléments versés à la plainte, dont de nouveaux rapports d’enquêtes très documentés de l’ONG China Labor Watch qui s’est infiltrée dans les usines SAMSUNG, dévoileraient des violations des droits fondamentaux.

Les rapports d’enquête versés constatent notamment l’emploi d’enfants de moins de seize ans, des horaires de travail abusifs, l’absence d’équipements appropriés aux risques encourus, des conditions de travail et d’hébergement incompatibles avec la dignité humaine. Par ailleurs, l’utilisation de benzène et de méthanol dans les usines aurait causé des maladies incurables chez plusieurs employés.

Pourtant, pour cultiver une image responsable, SAMSUNG publie des engagements éthiques ambitieux qui assurent un respect sans faille des droits des travailleurs sur toute la chaîne de production, et déclare même vouloir devenir « l’une des entreprise les plus éthiques au monde ».

Nous demandons à la justice de sanctionner cet écart inacceptable entre ces engagements éthiques et la réalité dans les usines telle que décrite par les ONG de terrain.

Alors que les multinationales utilisent notamment ces engagements éthiques pour maintenir leur compétitivité, les ouvriers et consommateurs sont démunis face au non-respect de ces engagements. La reconnaissance du délit de pratiques commerciales trompeuses permettrait de rétablir ce rapport de force déséquilibré. 

Cette procédure s’inscrit dans notre lutte de longue date contre l’impunité des multinationales, qui a notamment abouti à la loi française sur le devoir de vigilance adoptée en mars 2017. Elle démontre qu’il est nécessaire que les négociations onusiennes aboutissent à un traité contraignant les multinationales au respect des droits humains sur toute leur chaîne de production. La France doit désormais réaffirmer avec force son soutien à ce processus.