Communiqué de presse
Flux financiers illicites

Biens mal acquis : plainte au Canada contre une vingtaine de dirigeants de sept pays africains

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8 juin 2018 – Après l’ouverture d’une enquête au Canada dans le dossier des biens mal acquis par la Gendarmerie Royale du Canada, l’association Sherpa et la Coalition BMA Canada ont déposé, jeudi 7 juin, une plainte supplémentaire contre une vingtaine de dirigeants de sept pays africains pour blanchiment du produit d’infractions pénales, de détournements de fonds publics, d’abus de biens sociaux, de corruption et d’abus de confiance.

Le 1er mars dernier, l’association Sherpa avait demandé à la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) qu’une enquête soit diligentée sur les conditions d’acquisition d’un patrimoine immobilier considérable sur le territoire canadien par des dignitaires africains de la République du Congo, d’Algérie, du Burkina Faso, du Gabon, du Tchad et du Sénégal qui auraient investi plus de 30 millions sur le territoire et dont certains sont mis en cause dans des procédures judiciaires en France.

La Coalition BMA Canada avait également déposé plusieurs plaintes en novembre 2017, en janvier 2018 et en février 2018 au Canada pour soupçons et doutes raisonnables de corruption, d’enrichissement illicite, de détournements de fonds publics, de blanchiment d’argent en bande organisée, d’imposture et de blanchiment de biens mal acquis contre Wilfrid Nguesso, Mahamat Kasser Younous, Zéphirin Rayita, Lin Mombo et Marie-Madeleine Mbourantsuo, cette dernière faisant l’objet d’une enquête en France.

Aujourd’hui, Sherpa porte plainte, conjointement avec la Coalition BMA Canada, et demande à la GRC d’étendre les investigations à Emmanuel ADRUPIAKO, assistant financier du président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph KABILA. Ce proche de KABILA, qui est aussi associé à la famille dans l’exploration de diamants, aurait investi plus de 3 millions de dollars dans des appartements de luxe au Canada depuis 2014.

L’association Sherpa et la Coalition BMA Canada encouragent le gouvernement canadien à faire usage notamment de la loi Magnetski pour sanctionner certains dignitaires africains des pays cités qui se seraient rendus coupables de corruption et de violations graves des droits de l’homme et de l’enfant.

Le Canada, pays hôte du sommet du G7 2018 et partie à la Convention des Nations Unies contre la corruption, se doit de lutter contre ces infractions graves et envisager la restitution au profit des populations qui auraient été gravement spoliées de ces « biens mal acquis ».