A l’occasion de la publication des comptes financiers du groupe Areva le 25 février 2016, l’association Sherpa publie une note mettant en évidence les liens entre les différents faits, périodes et acteurs du rachat d’Uramin.
En 2007, Areva achète la société UraMin pour un montant d’1.8 milliard d’euros. Cette société détenait des gisements d’uranium en Namibie, en République centrafricaine et en Afrique du Sud. Or, ces gisements ne se révèlent pas aussi prometteurs que ce qui était initialement prévu.
Ce rachat pose question du fait de la rapidité des investissements, du montant des sommes engagées et des conséquences de cet investissement public. La présence d’un schéma corruptif dans cette affaire pourrait expliquer un tel achat. A ces questions s’ajoute celle du rôle et de la responsabilité éventuelle des « garde-fous » qui semblent n’avoir pu empêcher plus de 5 milliards d’euros de pertes.
Si toute la lumière n’a pas encore été faite sur les circonstances entourant le rachat d’UraMin, des enseignements préalables peuvent être tirés, et c’est tout l’objet de cette note : en effet, il est crucial que les entreprises se dotent de mesures effectives de prévention et de détection de la corruption et qu’elles allouent des moyens humains et financiers suffisants pour lutter contre la corruption.
Par ailleurs, il est nécessaire que des sanctions exemplaires soient prononcées à l’encontre des personnes responsables de faits de corruption, que ce soit des entreprises ou des personnes physiques (par exemple, les dirigeants).
Enfin un renforcement de l’indépendance des organes en charge du contrôle et de la certification des comptes est indispensable. Cette affaire démontre la nécessité d’un changement de pratiques dans l’exécution des missions des Commissaires aux comptes.
En 2015, l’Assemblée générale d’Areva a annoncé une perte nette de plus de 5 milliards d’euros pour l’année 2014. Ce sont ainsi des centaines de salariés d’Areva qui sont désormais menacés d’être licenciés pour compenser, au mieux, des erreurs de gestion en haut lieu ; et ce sont les contribuables qui payeront la facture pour combler une partie de ce déficit.
Vous pouvez trouver ici l’intégralité de la note d’information Areva.
Dernière modification: 31 mars 2016