Communiqué de presse
Espace civique

Poursuites-bâillons du groupe Bolloré : désistement de Socfin et Socapalm dans l’action en diffamation contre Sherpa, le ReAct et Médiapart

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Paris, le 13 février 2019 – Le 13 février 2019, les sociétés Socfin et Socapalm se sont définitivement désistées de leur appel dans le cadre de la procédure en diffamation intentée notamment contre Sherpa, le ReAct et Médiapart.

Pour rappel, en 2016, la holding luxembourgeoise Socfin et sa filiale camerounaise Socapalm, liées au groupe Bolloré, avaient attaqué en diffamation trois journaux (Mediapart, L’Obs, Le Point) et deux ONG (Sherpa et ReAct). Les plaignants leur reprochaient la parution d’articles relatant les mobilisations de villageois et d’agriculteurs ouest-africains voisins d’exploitations gérées par ces deux sociétés. Alors que Sherpa, Médiapart et le ReAct  avait été relaxés le 29 mars 2018, Socfin et Socapalm décidaient d’interjeter appel de cette décision qui admettait que les critères de la bonne foi étaient réunis. Leur désistement met aujourd’hui fin à cette procédure.

Cette audience devant la Cour d’Appel s’inscrivait dans une semaine particulièrement chargée en procès en diffamation du groupe Bolloré. Depuis 2009, Bolloré et ses partenaires ont lancé plus de 16 procédures en diffamation en France contre un grand nombre de journalistes, d’avocats, de photographes et de responsables d’ONG.

Ces poursuites-bâillons intentées par le groupe Bolloré, mais aussi par d’autres multinationales, visent à faire pression sur les journalistes, lanceurs d’alerte et ONG afin de les réduire au silence sur les pratiques contestables des géants économiques. Les procédures lourdes et couteuses peuvent décourager des journalistes et ONG de mener des enquêtes ou dénoncer certaines situations liées à ces grands groupes.

Dans ce contexte, le désistement de Socfin et de Socapalm est une réelle avancée dans la lutte en faveur du droit à l’information et de la liberté de la presse.

Les conflits dénoncés dans les articles visés par la plainte, entre les communautés locales riveraines des plantations de palmiers à huile et d’hévéas et les entreprises du groupe Socfin sont encore vifs dans plusieurs pays. Il est essentiel qu’une liberté d’information soit effective autour de ces sujets.

Sherpa appelle désormais à une réforme législative afin d’empêcher le recours abusif à de telles actions.

Pour plus d’information : presse@asso-sherpa.org