Pour une justice par-delà
les frontières
En 1967, Omar Bongo accède à la présidence de la République gabonaise. Au cours de son mandat de 41 ans, le « président à vie » est soupçonné de corruption compte tenu de ses nombreuses acquisitions immobilières et ses liens étroits avec les entreprises pétrolières opérant au Gabon. Alors que des soupçons de corruption continuent de planer autour des membres de la famille Bongo, son fils Ali Bongo lui succède après son décès en 2009. En France, des biens immobiliers appartenant à certains membres de la famille Bongo seraient ainsi le fruit de détournement de fonds publics commis durant le règne d’Omar Bongo.
Cette affaire illustre le lien indéniable entre la grande corruption et l’entrave au développement d’un pays pourtant riche en ressources naturelles mais qui se situe à la 112e place sur 189 en matière d’indice de développement humain en 2021. Ce dossier questionne également le rôle de facilitateurs de banques comme BNP Paribas dans les circuits de corruption.
Le droit est un outil de pouvoir dans la mondialisation, il innerve les rapports de force et favorise l’impunité des plus puissants. Du fait de leur caractère transnational, ou d’enjeux politiques et économiques, de nombreuses situations de violations échappent à la justice. Saisir les juridictions doit permettre de replacer le débat sur le terrain du droit, de donner la parole aux personnes affectées et ainsi de restituer l’outil juridique aux mouvements sociaux.
Grâce au travail d’ONG et de journalistes, les conséquences néfastes de la globalisation sont de plus en plus documentées et dénoncées. Nos actions judiciaires permettent d’engager un débat contradictoire, d’établir les faits, et d’appliquer les règles de droit à ces situations. Elles visent aussi à apporter des solutions concrètes en faisant cesser des violations, en engageant la responsabilité des acteurs concernés et/ou en permettant aux victimes d’obtenir réparation.
Appuyant notre plaidoyer et associées à notre laboratoire de droit et partage d’expérience, nos actions en justice ont vocation à contribuer à un changement plus large et durable. Elles nourrissent le débat public pour mettre en lumière les limites du cadre juridique et les obstacles auxquels font face les victimes du capitalisme mondialisé. Elles établissent des précédents qui viennent façonner un cadre juridique plus protecteur.