Communiqué de presse
Flux financiers illicites

Le Conseil de l’Europe se doit d’évaluer Malte en prenant en compte les révélations de la journaliste Daphne Caruana Galizia et du consortium « Forbidden Stories »

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Credit: Forbidden Stories, OCCRP
Credit: Forbidden Stories, OCCRP

Le Conseil de l’Europe se doit d’évaluer Malte en prenant en compte les révélations de la journaliste Daphne Caruana Galizia  et du consortium « Forbidden Stories »

Paris le 13 juillet 2018 – Les organisations anti-corruption française et maltaise, Sherpa et Il-Kenniesa, demandent à MONEYVAL, organe de suivi du Conseil de l’Europe chargé d’apprécier la conformité aux principales normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme (LBC/FT), de contrôler les pratiques de l’autorité maltaise des services financiers (MFSA) et de prendre en compte notamment l’affaire de la banque Pilatus dans le cadre du 5ème cycle d’évaluation de Malte.

Alors que l’ Autorité bancaire européenne a décidé d’ouvrir une enquête officielle en mai 2018 sur les manquements des autorités maltaises dans la supervision de la banque Pilatus, Sherpa et II-Kenniesa demandent officiellement à MONEYVAL de contrôler la MFSA à partir des faits dénoncés par Daphne Caruana Galizia.

Dans leur demande, les deux organisations soulignent l’importance du rôle de MONEYVAL en tant que partenaire international dans le réseau mondial des organismes d’évaluation LCB/FT et membre associé du Groupe d’Action Financière (GAFI).

Pour mémoire, la journaliste Daphne Caruana Galizia, assassinée le 16 octobre 2017, avait découvert des liens entre la banque Pilatus et le gouvernement maltais ainsi que l’existence de comptes bancaires ouverts par des proches du régime azéri. Elle soupçonnait la banque Pilatus de blanchir des fonds.

Suite à son assassinat, le consortium d’investigation “Forbidden Stories” a lancé le “Projet Daphne” et poursuit aujourd’hui les enquêtes de la journaliste. Ils ont pu confirmer que la banque maltaise aurait servi de couverture aux deux familles les plus puissantes d’Azerbaïdjan, celle du président et de son ministre des situations d’urgence, pour transférer de l’argent en Europe et investir dans différents secteurs de l’économie à partir de sociétés fictives établies à Malte. Toutes ces sociétés ont des comptes auprès de la banque Pilatus.

A ce jour, la MFSA s’est contentée de geler les actifs de Pilatus Bank après l’arrestation aux Etats-Unis du propriétaire de la banque sans enquêter l’année dernière sur les faits dénoncés.