Communiqué de presse
Flux financiers illicites

Le Procureur de Monaco décide d’ouvrir une information judiciaire contre X dans l’affaire de blanchiment de capitaux africains

- 3min de lecture

Paris, le 20 février 2014 – Sherpa se réjouit de l’ouverture d’une information judiciaire contre X le 19 février 2014 par le Procureur Général de Monaco Jean-Pierre Dréno pour les chefs de blanchiment, complicité de blanchiment, recel de blanchiment et omissions de déclarations de soupçons. L’association avait porté à sa connaissance une affaire de blanchiment dans le cadre d’une fraude au contrôle des changes mettant en cause BNP Paribas Wealth Management à Monaco.

Le Parquet de la Principauté monégasque interpellé à plusieurs reprises

Depuis le 10 avril 2013, Sherpa avait ainsi envoyé plusieurs courriers au Procureur Général de Monaco suite aux soupçons d’implication de la BNP Paribas Wealth Management à Monaco dans une affaire de blanchiment.

En effet, un rapport interne de l’Inspection générale de la BNP Paribas daté du 25 octobre 2011, expliquait qu’entre au moins 2008 et 2011, la BNP Paribas Wealth Management à Monaco avait reçu et encaissé plusieurs dizaines de milliers de chèques provenant de quatre pays africains (Gabon, Sénégal, Burkina Faso et Madagascar). L’enquête préliminaire a montré qu’en réalité, 21 pays africains étaient concernés. Ces chèques, émis par des ressortissants français, étaient détournés à leur insu vers des comptes à Monaco, le but de cette manœuvre étant d’échapper au contrôle des changes ainsi qu’au fisc, peut-être aussi de blanchir l’argent du crime organisé.

Le 25 mai 2013 sur France Info, son directeur général Jean-Laurent Bonnafé avait d’ailleurs reconnu des « erreurs » en indiquant qu’ « à Monaco il aurait fallu être plus vigilant »[1].

Plusieurs centaines de millions d’euros détournés au détriment de certains pays en développement

Compte tenu du préjudice subi par les États africains concernés et par les émetteurs français de ces chèques, Sherpa attend de Monsieur Pierre Kuentz, juge d’instruction au tribunal de première instance de Monaco à qui l’information a été confiée, que tout soit entrepris afin d’identifier les responsabilités.

Sherpa se réjouit de la volonté finalement affichée des autorités monégasques de lutter contre le blanchiment à travers l’ouverture d’une information judiciaire dans le cadre de la fuite illicite des capitaux des pays en développement vers les paradis fiscaux. L’association se constituera partie civile dans le cadre de cette procédure.

 Pour plus d’information : presse@asso-sherpa.org