Communiqué de presse
Influence des entreprises

Effondrement du Rana Plaza : Ouverture d’une enquête préliminaire suite à la plainte déposée contre Auchan

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Rana Plaza - © Munir Uz Zaman - AFP - Getty Images

Les associations Sherpa, Peuples Solidaires et Collectif Ethique sur l’étiquette, qui avaient déposé le 24 avril 2014 une plainte auprès du Parquet de Lille contre le Groupe AUCHAN et la société AUCHAN, se félicitent de la décision prise le 26 mai 2014, par le Parquet de Lille, d’ouvrir une enquête préliminaire.

AUCHAN, qui prétend contrôler les conditions de fabrication de ses produits et imposer à ses fournisseurs des règles strictes quant aux conditions de travail et à la sécurité des ouvriers, n’a pas pris toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher la fabrication de vêtements de sa marque propre « In Extenso » au Rana Plaza, cet immeuble dont l’effondrement le 24 avril 2013 a fait plus de 1100 morts et des milliers de blessés.

En déposant plainte, les associations entendent dénoncer les pratiques commerciales trompeuses d’AUCHAN, et mettre en cause l’irresponsabilité de l’enseigne qui ne cesse de mettre en avant sa prétendue ignorance des pratiques existant au Bangladesh et qui a en réalité fermé les yeux sur les conditions de sécurité désastreuses auxquelles étaient exposées les petites mains qui fabriquent ses vêtements.

L’ouverture de cette enquête pourrait pour la première fois en Europe, permettre de tirer les conséquences sur un plan pénal, du gouffre qui existe entre les communications éthiques de certains groupes et les pratiques contraires qu’ils tolèrent et dont ils bénéficient.

Cette enquête devrait établir que les engagements éthiques de l’enseigne constituent une pratique commerciale trompeuse de nature à induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication des produits qu’elle commercialise.

Cette plainte illustre la nécessaire responsabilisation des acteurs économiques pour la violation des droits fondamentaux qu’elles commettent dans le cadre de leurs activités. Elle s’inscrit dans le travail des associations depuis des années qui a abouti à la proposition de loi visant à imposer un devoir de vigilance des entreprises envers leurs filiales et sous-traitants, afin de prévenir de futures drames et de permettre aux victimes d’obtenir réparation en cas de dommages portant atteinte aux droits humains.