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Sherpa soutient l’initiative d’une demande de résolution au Parlement européen pour endiguer la corruption dont est victime le peuple libanais

Paris, le 14 Septembre 2021 – Aujourd’hui les députés évalueront avec le Haut représentant Borrell (1) la situation politique et économique au Liban, qui connaît une crise économique et financière qui « pourrait être classée parmi les dix, voire les trois crises mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXème siècle », selon un rapport de la Banque mondialeSherpa rappelle la nécessité de mettre en place des sanctions à l’encontre des dirigeants et entités libanaises impliqués dans le marasme financier que subit le pays.

Le 3 mai 2021 Sherpa et le Collectif des Victimes des Pratiques Frauduleuses et Criminelles au Liban déposent plainte devant le Parquet National Financier dans une nouvelle affaire de Biens Mal Acquis libanais visant non seulement des faits de corruption et de blanchiment en lien avec l’externalisation de capitaux considérables à compter de la crise de l’automne 2019, mais également les conditions suspectes dans lesquelles ont été acquis par des responsables libanais privés ou publics ces dernières années sur le territoire français des biens immobiliers parfois très luxueux.

Cette démarche judicaire vise non seulement à lutter contre l’impunité financière dont ont bénéficié jusqu’à présent de nombreux personnages politiques libanais mais également à permettre la saisie des fonds spoliés afin de les restituer à la population libanaise dans le cadre du mécanisme de restitution des avoirs récemment adopté en France. En effet si la lutte contre la corruption doit être une des priorités de la scène internationale, la question de la restitution de ces fonds aux populations victimes doit demeurer au centre des débats.

Il est urgent que l’Union Européenne prenne au plus vite des sanctions à l’encontre de dirigeants libanais, parmi lesquelles le gel des avoirs dont ils disposent sur le territoire européen, afin de permettre aux procédures judiciaires engagées et à venir de prospérer et empêcher la fuite de ces capitaux vers des territoires non coopératifs. De telles mesures sont d’autant plus urgentes que la dématérialisation financière permet désormais des mouvements de fonds extrêmement rapides et que les paradis fiscaux et judiciaires constituent de véritables trous noirs pour les flux financiers illicites.

De telles sanctions sont nécessaires et efficaces. Elles permettront de geler les avoirs des dirigeants corrompus sans asphyxier davantage la population libanaise et sans interdire les échanges internationaux.

La promotion et la protection des droits de l’homme est une priorité de l’action extérieure de l’UE, or les mesures de gels des avoirs constituent un outil particulièrement efficace permettant d’imposer des sanctions à l’encontre des personnes et entités qui portent atteinte à la démocratie ou à l’État de droit au Liban.

(1) Lors de la session du Conseil des affaires étrangères qui s’est tenue le 12 juillet 2021, le haut représentant annonçait un accord politique en vue de la mise en place d’un régime de sanctions à l’encontre des responsables de la situation.

Dernière modification: 2 décembre 2021
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