Communiqué de presse
Flux financiers illicites

Sherpa et le Collectif des Victimes des Pratiques Frauduleuses et Criminelles au Liban déposent plainte devant le Parquet National Financier dans une nouvelle affaire de Biens Mal Acquis libanais.

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Drapeau-liban

Paris, le 3 mai 2021 — L’Association Sherpa, représentée par ses avocats Maîtres William Bourdon et Amélie Lefebvre, dépose une plainte simple entre les mains du Parquet National Financier aux côtés de l’Association Collectif des Victimes des Pratiques Frauduleuses et criminelles au Liban.

La plainte déposée vise non seulement des faits de blanchiment en lien avec l’externalisation de capitaux considérables à compter de la crise de l’automne 2019, mais également les conditions suspectes dans lesquelles ont été acquis par des responsables libanais privés ou publics ces dernières années sur le territoire français des biens immobiliers parfois très luxueux.

Cette plainte constitue une déclinaison des premières plaintes déposées par SHERPA et d’autres ONG dès 2007, comme celle visant Rifaat AL ASSAD, condamné récemment par le Tribunal Correctionnel de Paris à une peine de 4 ans d’emprisonnement correctionnel (jugement frappé d’appel).

L’objectif final de cette procédure de Biens Mal Acquis est la restitution des avoirs à la population libanaise qui a été spoliée et la lutte contre la corruption.

Depuis le milieu des années 1990, la corruption est intimement liée au fonctionnement de l’Etat libanais. En 2020, l’ONG Transparency International qui mesure le degré de perception de la corruption au niveau mondial classe le Liban à la 149ème place sur 180 pays.


A l’issu de cette affaire, la France devra s’assurer que les fonds mal acquis seront restitués pour servir l’intérêt général, l’amélioration des conditions de vie des Libanais, le renforcement de l’État de droit et la lutte contre la corruption. Un mécanisme de restitution est justement en cours de discussion par les parlementaires.

Cette plainte permettra également de mettre au cœur des débats l’infraction de blanchiment et la responsabilité des intermédiaires financiers.

L’utilisation systémique des paradis fiscaux qui permet aux criminels de blanchir leur argent en
toute impunité doit être remise en cause et combattue au niveau international.

L’Association Sherpa attend du Parquet National Financier que soient établies les responsabilités des différents dignitaires libanais mais aussi des intermédiaires financiers et bancaires notamment, français ou non, susceptibles d’être impliqués dans les faits dénoncés, dont les agissements par leur caractère prémédité et systématique, sont directement en lien avec la catastrophe humanitaire que connaît aujourd’hui le peuple libanais.

Pour en savoir plus: presse@asso-sherpa.org