Communiqué de presse
Flux financiers illicites

Biens Mal Acquis libanais : ouverture d’une enquête préliminaire à la suite de la plainte de Sherpa

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Paris, le 7 juin 2021 – Le Parquet National Financier a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire confiée à la Direction Centrale de la Police Judiciaire pour donner suite au dépôt de plainte simple par l’Association Sherpa et le Collectif des Victimes des Pratiques Frauduleuses et Criminelles au Liban le 30 avril 2021.

La plainte déposée vise non seulement des faits de blanchiment en lien avec l’externalisation de capitaux considérables à compter de la crise de l’automne 2019, mais également les conditions suspectes dans lesquelles ont été acquis par des responsables libanais privés ou publics ces dernières années sur le territoire français des biens immobiliers parfois très luxueux.

Cette plainte, au même titre que les premières plaintes déposées par Sherpa et d’autres ONG dès 2007, a pour objectif final la restitution des avoirs à la population qui a été spoliée et la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux d’origine illicite. 

“La restitution des avoirs est essentielle en ce qu’elle porte l’espoir d’améliorer les conditions de vie des populations, en même temps qu’elle s’attache à réparer une partie du préjudice subi par les victimes de la corruption” souligne Franceline Lepany, Présidente de l’association Sherpa. “La France devra s’assurer que les fonds mal acquis seront restitués pour servir l’intérêt général, l’amélioration des conditions de vie des Libanais, le renforcement de l’état de droit et la lutte contre la corruption endémique dans le pays ».

Un mécanisme de restitution des avoirs respectueux des principes de transparence et de recevabilité et veillant à l’association des organisations de la société civile est justement en cours de discussion par les parlementaires. Le vote définitif du projet de loi aura lieu dans les prochaines semaines. 

Cette plainte permet également de mettre au cœur des débats l’infraction de blanchiment et la responsabilité des intermédiaires financiers.

L’Association Sherpa et le collectif de libanais attendent que l’enquête révèle les responsabilités des différents dignitaires libanais mais aussi des intermédiaires financiers et bancaires, français ou non, susceptibles d’être impliqués et dont les agissements sont directement en lien avec la catastrophe humanitaire que connaît aujourd’hui le peuple libanais.
 
Pour plus d’information : presse@asso-sherpa.org