Affaire Bolloré au Togo

Pour une justice par-delà
les frontières

Pourquoi une action en justice contre Bolloré ?

Sherpa rappelle que jusqu’à ce qu’une éventuelle décision de condamnation soit définitive, toute personne accusée ou poursuivie par une juridiction nationale ou internationale est présumée innocente. À cet égard, une décision susceptible de recours, par exemple un appel ou un pourvoi en cassation, ne constitue pas une décision définitive.

Entre 1986 et 2023, le groupe Bolloré a exercé une activité économique importante sur le marché du transport logistique en Afrique. En 2013, une information judiciaire est ouverte contre des sociétés et des cadres du groupe Bolloré, soupçonnés d’avoir financé la réélection du président du Togo, Faure Gnassingbé, par l’intermédiaire d’une filiale du groupe, qui aurait sous-facturé ses services. En échange, le dirigeant togolais aurait permis à Vincent Bolloré de récupérer la concession du port de Lomé, le seul port en eau profonde de la côte ouest africaine.

En 2022, en cours de procédure, Sherpa et Anticor se sont constituées parties civiles afin de rappeler l’importance de la tenue de débats publics concernant des faits de corruption pour préserver la participation des victimes.

En prenant part à cette action en justice, Sherpa souligne les dangers de la justice négociée en matière de criminalité financière et du développement d’un droit pénal dérogatoire pour les entreprises et leurs dirigeant·e·s.

Chronologie

Les étapes clés de l'affaire

  • 15 novembre 2013

    Ouverture d’une information judiciaire

    Ouverture d’une information judiciaire à la suite d’un signalement de TRACFIN, cellule du ministère de l’économie, concernant des virements reçus par le directeur d’une filiale du groupe Havas, également conseillé en communication de Faure Gnassingbé.

  • 25 avril 2018

    Mise en examen de Vincent Bolloré

    Mise en examen de Vincent Bolloré et deux autres cadres de la société sur différents fondements : corruption d’agent public étranger, complicité de faux et usage de faux, complicité d’abus de confiance.

  • 12 décembre 2018

    Mise en examen de Bolloré SE

    Mise en examen de la société Bolloré SE pour corruption d’agent public étranger, complicité de faux, complicité d’abus de confiance.

  • 26 février 2021

    Reconnaissance des faits

    Validation de la Convention judiciaire d'intérêt public de Bolloré SE par le Tribunal judiciaire de Paris via le paiement d’une amende de 12 millions d’euros. Refus d’homologation de la Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité de Vincent Bolloré par le Tribunal judiciaire de Paris qui juge les faits trop graves.

  • 15 février 2022

    Constitution de partie civile

    Sherpa et Anticor se constituent parties civiles dans le cadre de l’information judiciaire ouverte contre Vincent Bolloré et deux cadres de Bolloré SE.

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  • 21 mars 2023

    Confirmation de la mise en examen de Vincent Bolloré

    La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris rejette les requêtes en annulation tendant à mettre fin à l’instruction ouverte en 2013. La cour confirme l’autonomie de traitement entre des personnes physiques et des personnes morales en matière de corruption.

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  • 29 novembre 2023

    Rejet des demandes d’annulation de la procédure par la Cour de cassation

    La Cour de cassation s’est prononcée sur les demandes d’annulation de la procédure ouverte contre Vincent Bolloré et deux autres cadres de la société Bolloré concernant des soupçons de corruption au Togo. Pour la Cour de cassation, la procédure est valide et l’instruction peut se poursuivre.

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Impact

Pourquoi initier des actions en justice ?

Sherpa

Le droit est un outil de pouvoir dans la mondialisation, il innerve les rapports de force et favorise l’impunité des plus puissants. Du fait de leur caractère transnational, ou d’enjeux politiques et économiques, de nombreuses situations de violations échappent à la justice. Saisir les juridictions doit permettre de replacer le débat sur le terrain du droit, de donner la parole aux personnes affectées et ainsi de restituer l’outil juridique aux mouvements sociaux.

Sherpa

Grâce au travail d’ONG et de journalistes, les conséquences néfastes de la globalisation sont de plus en plus documentées et dénoncées. Nos actions judiciaires permettent d’engager un débat contradictoire, d’établir les faits, et d’appliquer les règles de droit à ces situations. Elles visent aussi à apporter des solutions concrètes en faisant cesser des violations, en engageant la responsabilité des acteurs concernés et/ou en permettant aux victimes d’obtenir réparation.

Sherpa

Appuyant notre plaidoyer et associées à notre laboratoire de droit et partage d’expérience, nos actions en justice ont vocation à contribuer à un changement plus large et durable. Elles nourrissent le débat public pour mettre en lumière les limites du cadre juridique et les obstacles auxquels font face les victimes du capitalisme mondialisé. Elles établissent des précédents qui viennent façonner un cadre juridique plus protecteur.

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